Techniques

Démarches et techniques de créations.

Techniques 

Supports de travail:

• Films positifs.
• Radiographie.
• Papier
• Toile
• Bois
• Ordinateur

Techniques:

• Pigments, encres et acides chauffés sur films.
• Tirages papiers photographiques
• Encre et brou de noix sur papier.
• Fabrication de papiers recyclés avec inclusions diverses (Végétaux, ficelles, etc.)
• Sculptures de papiers mâchés.
• Sculpture de bois, plâtres.
• Peinture à l'huile sur papier et sur papier Cibachrome.
• Collages
• Photos numérisées
• Montage de photos numérisées     

        

                      Détail du nouveau triptyque Or                                 

Démarches

On ne peut parler de clarté, de lumière sans obscurité, de transparence sans opacité. On ne peut admirer un cristal de roche sans être, au moins intuitivement, conscient de tout l'art qui consiste à l'extraire de sa gangue obscure. Je me suis donc assigner pour tâche d'extraire de ce magma informel les joyaux solsticiaux et les météorites tombées violemment du ciel, afin de tout passer aux tamis de la lumière.

Si la matière se fait volcanique, elle est comme une croûte épaisse poussée par le feu intérieur: Illumination qui se produit dans la "boue" de Rembrandt confie Georges Rouault à son ami.

Cette matière tactile qu'il s'agisse de "taille directe" dans le papier gouaché au préalable et découpé "à vif", d'esthétique "infra-sapienne" ou de têtes peintes directement crevant le plan du support comme dans les tableaux de Rembrandt se transforme en une empreinte lumineuse et "mystérieuse". En effet, il s'agit plutôt de l'expression minimale de la photographie: le "photogramme", image chimique obtenue sans caméra par simple dépôt d'objets opaques ou translucides (encre de chine chauffée à la flamme de la bougie) sur un support sensible que j'expose à la lumière et que je développe normalement.

Par conséquent, je suis tentée de reprendre à mon compte ces termes de Wölfflin: "Si la matérialité de l'objet est presque encore perceptible, elle est cependant en voie de dissolution et l'action qu'elle exerce sur nous est presque surnaturelle"; la peinture dont il ne reste plus souvent que la trace d'une "empreinte lumineuse" se perçoit à l'intérieur d'une "Marie-Louise", prototype crée par mes soins (à l'origine il s'agissait de trouver mes points de repères dans mon rapport à "l'espace pictural" dans une gesticulation proche de "l'action painting") J'éclaboussais d'encre dans un style "d'écriture au degré zéro" de grands rouleaux de papier que je déroulais comme un fil d'Ariane jusqu'au terme d'une certaine lassitude…

Pour mettre un terme et une limite à cette démarche épuisante, j'entrepris de peindre des cadres définissant mes formats, puis de plus petits au centre, à l'intérieur desquels je découpais une ouverture. Ainsi naquit la nouvelle "Marie-Louise" plein cadre sur le champ de "l'espace photographique". Paradoxalement le cadre dématérialisé et simulé par la peinture laisse entrevoir un "hors-champ".

Ce "hors-champ" est constitué par deux prototypes tantôt à trame linéaire, tantôt à trame picturale, agrandis ou rétrécis, le cas échéant et recouverts de peinture. Ils deviennent ainsi les champs obscurs aux croûtes épaisses, dont la matérialité est directement perceptible, enchâssant l'or et le diamant.

Les cadres peints sont des remparts qui empêchent la mer de déferler sur la terre, mais ils sont aussi les promontoires où circulent les passants et les enfants qui, éblouis par la splendeur et le grandiose de la Nature, scandent en prêtant serment: "Plus tard, quand je serai grand je serai peintre, peintre, peintre…"

Michèle Cavanna